L'influence des groupes de pairs

Publié le par Elise, Valentine et Jean

Notre consommation n’est pas seulement influencée par notre famille. En effet nous pouvons aussi citer les amis, les collègues, les voisins, … Selon la théorie à double étage, la première diffusion du message des médias s'effectue de façon verticale en direction des leaders d'opinion. Elle se poursuit à l'intérieur du groupe de manière horizontale, par l'intermédiaire des leaders. Ainsi, les groupes de référence et d’appartenance ont une importance décisive.

Dans cet article, nous nous intéresserons donc au groupe de pairs, groupe le plus influent au cours de l’adolescence. Nous évoquerons alors les groupes de référence, d’appartenance et le conformisme.

Le mot « pair » issu du latin « par, paris », signifie égal. Un groupe de pairs est donc un ensemble de personnes présentant des éléments communs avec un individu (âge, milieu social, préoccupations, aspirations, etc.) et susceptibles d'influencer celui-ci. À l'adolescence, les jeunes cherchent à fuir le cadre familial pour retrouver leurs pairs. Par définition, l'adolescence est une période de la vie entre l'enfance et l'âge adulte, pendant laquelle l'individu perd ses repères et en quête d'une identité nouvelle.

Au cours de cette période, le groupe de pairs d’un individu devient alors essentiel, son rôle s’observe notamment dans les domaines de la consommation vestimentaire et alimentaire mais aussi dans les goûts culturels propres aux adolescents. Même si la famille reste l’instance de socialisation primaire, l’influence des groupes de pairs ne fait que croître. En effet, à l’adolescence, quel que soit leur milieu social d’origine, les adolescents se remettent en question sur leur place dans la société et cherche alors leurs identités à travers les autres, notamment en les imitant. On parle alors d’un phénomène de conformisme, particulièrement chez l'adolescent qui, vulnérable, porte un profond intérêt à l'opinion des personnes de son groupe d’appartenance ou encore de son groupe de référence. Le conformisme vestimentaire est néanmoins un facteur d'intégration, surtout chez les jeunes.

Si pour les lycéens c'est un fait à tempérer, il est davantage fréquent pour les collégiens comme on peut le lire dans l'œuvre: ''le bonheur d'être adolescent'' de Michel Fize. « Une pression telle s'exerce pour avoir le bon look, les bonnes marques, le jeune n'a pas le droit d'être différent, d'autant plus qu'entre 11 et 15 ans, les capacités personnelles sont trop peu affirmées pour se dégager de l'emprise du groupe». L'appartenance à un groupe a donc une signification plus importante auprès des collégiens que des lycéens.

Du fait de sa fréquentation quotidienne et de ses ressemblances avec le groupe de pairs qu’il a choisi, un jeune agira plus en fonction du regard de son groupe qu’en fonction de celui de sa famille qui, au cours de la socialisation primaire, lui a transmis certaines valeurs. Cependant les sentiments des individus de la société sont assez contradictoires, ils ont tout d’abord le besoin de se distinguer et ensuite celui d’appartenir. Avec la mode, un groupe cherche à rompre avec l’extérieur, c'est cette séparation entre le groupe et le reste de la société qui peut donner à l'individu un besoin d'appartenance dans le groupe.

 

L'expérience de Asch, le conformisme:

 

De plus, un individu peut par une forte peur d’être rejeté par la société à cause d’une différence culturelle ou autre, être incité à vouloir intégrer un groupe.

C’est au sein de l’instance de socialisation que constitue l’école qu’un adolescent forgera sa propre identité. Les établissements scolaires n’ont pas pour unique rôle de transmettre des savoirs scolaires, puisqu’ils y passent le plus clair de leur temps, l’école est aussi un lieu où les adolescents côtoient un ensemble varié de contacts grâce au contact de qui ils se socialisent.

De ce fait, la scolarité est aujourd’hui un élément essentiel à la formation des individualités qui s’écarte de la famille et se structure moins autour des valeurs scolaires que du poids des pairs.

 

L’influence des groupes de pairs varie également en fonction de l’âge. En effet lorsqu’il est enfant, l’individu est moins influencé par les groupes de pairs que par la famille qui constitue alors sa première instance de socialisation. Mais l’influence des groupes de pairs est tout de même présente puisque l’enfant reste influencé par ses camarades de classe. Puis entre 13 et 15 ans l’individu se constitue une « bande » en fonction de centres d’intérêt communs, d’amitiés naissantes … Cette bande d’amis devient alors primordiale pour lui et l’influence. Puisque par définition l’individu lors de l’adolescence cherche à construire sa future identité, il est plus facilement influencé. Il fait avec eux de nouvelles expériences. L’essai de l’alcool peut être une de ces expériences. En effet nous remarquons d’après le schéma ci-dessous que d’après le bulletin épidémiologique hebdomadaire, le nombre d’élèves ayant déjà bu de l’alcool et le nombre d’élèves ayant déjà été ivres augmentent avec l’âge. Ainsi parlons d’un individu X. Dans sa bande d’amis, un individu essaye l’alcool, il raconte son expérience à la bande d’amis donnant ainsi à quelques individus de cette bande l’envie de vivre par eux-mêmes cette expérience, puis après l‘avoir vécu ces derniers en parlent aussi autour d’eux et le nombre de personnes ayant déjà essayé l’alcool augmente par conséquence.

Aujourd’hui la consommation d’alcool chez les jeunes est de plus en plus importante. Une étude montre que les groupes de pairs ont une influence non négligeable sur ces consommations nocives. En effet, dans un sondage, une grande majorité (84%) de consommateur déclare que la plupart de leurs amis boivent des boissons alcoolisées. Tandis que parmi les non consommateurs, 22% déclarent que seuls quelques-uns de leurs amis boivent de l’alcool. La plupart des jeunes consomment de l’alcool pour suivre les autres, il existe cependant différents moyens d’éviter ce type de consommation néfaste, comme ne pas sortir avec des consommateurs ou encore trouver d’autres stratégies pour résister. Certains jeunes simulent même les effets de l’alcool pour faire ainsi comme les autres membres de leur groupe

L’adolescence ést la période où les individus sont les plus influencés par leur groupe de pairs. Les adultes et les personnes âgées sont moins influencés. Pour autant l’adulte voit peut être moins ses amis car son temps est plus occupé par sa famille et son travail, mais son travail lui permet de se créer un nouveau groupe de pairs : ses collègues. Ces derniers ont tout de même une influence sur cet adulte puisque si ils s’entendent bien ils peuvent s’échanger des conseils etc…

Quant aux personnes âgées, l’âge réduisant leur mobilité, elles voient encore moins leurs amis et ne rencontre que peu de monde avec qui discuter. L’instance de socialisation principale devient alors la famille.

 

Mais parfois l’individu n’adopte pas les normes et valeurs qui correspondent à celle de son groupe d’appartenance. En effet, il arrive parfois que certains individus souhaitent appartenir à un autre groupe qui devient alors leur groupe de référence. Le groupe de référence correspond au groupe social auquel un individu désire appartenir : il en adopte ainsi les normes et valeurs au cours de la socialisation anticipatrice. Le film « Tout ce qui brille » de Géraldine Nakache montre bien ce qu’est la socialisation anticipatrice. En voici la bande annonce :

Elle commence sur l’image d’un grand immeuble typique de cité. Deux jeunes femmes apparaissent ensuite, vêtues de jogging, vêtement généralement porté par les classes populaires. Ces deux éléments illustrent donc le milieu modeste dans lequel vivent les deux jeunes femmes. On les voit imiter, autour d’un simple banc, Pamela Anderson, un symbole de réussite et une femme à la renommée internationale et un présentateur, personnage connu côtoyant les célébrités.

Lors de la scène suivante elles sont habillées de façon plus chic comme le ferait des personnes d’un milieu social aisé sortant un soir. Elles entrent dans une boîte de nuit. Alors, l’une d’elle salue un jeune homme afin de faire croire qu’elle connaît du monde. En effet, il est d’usage de connaître du monde et de paraître à l’aise dans le milieu aisé auxquels les personnes de la boîte de nuit appartiennent. Elles cherchent donc à adopter leurs normes et réussissent à se fondre dans la masse.

Lorsqu’elles sortent de la boîte de nuit deux jeunes filles proposent de les raccompagner. Quand la conductrice leur demande où elles habitent, une répondit qu’elles habitent à Neuilly, cherchant à cacher qu’elles habitent en réalité dans une cité. Plus tard, nous les voyons dans l’appartement de la jeune femme qui les a ramenées. On voit alors une immense garde-robe que les jeunes femmes envient. Puis leurs voix marquent l’étonnement qu’elles ressentent lorsqu’elles voient que dans le milieu aisé où vit la jeune femme les pâtes sont cuisinées avec du citron ce qui contraste avec leur mode de consommation dans leur milieu moins aisé.

Plus tard, la femme la plus influençable achète les chaussures que portent les femmes de classe sociale élevée.

Tous ces éléments de la bande annonce illustrent la définition de la socialisation anticipatrice. En effet, le processus d’apprentissage et d’intériorisation des normes et valeurs du groupe auquel un individu souhaite appartenir. Elle amène à rompre avec le comportement du groupe d’appartenance pour adopter celui du groupe de référence.

De façon synthétique :

Les personnages d'Ely et de Lila essaient d'imiter les codes du groupe auquel elles aimeraient appartenir, on peut ainsi citer :

Valeurs

argent et beauté

Normes

faire la fête, ne pas se soucier du quotidien, dépenser sans compter, paraître /être à l'aise

Pratiques sociales

habiter un appartement chic dans Paris intramuros, acheter et porter des vêtements et chaussures griffées, loisirs (sortie dans des boites branchées..), manger des plats sortant de l'ordinaire (pâtes au citron).

 

Le texte ci-dessous du dictionnaire de la sociologie explique la différence entre groupe de référence et groupe d’appartenance :

                « La distinction entre groupe d'appartenance et de référence s'est également révélée féconde pour expliquer certains comportements. [...] Le groupe de référence a d'abord une fonction comparative. Il sert de base de comparaison aux individus pour s'évaluer et évaluer les autres. Par exemple, un groupe social évaluera sa situation par rapport au groupe placé immédiatement au-dessus de lui : s'il voit la situation de ce groupe s'améliorer, alors que la sienne ne bouge pas, il en conclura à une détérioration relative de sa propre situation (théorie de la frustration relative). Mais le groupe de référence exerce également une fonction normative. Le groupe de référence est celui qui sert de modèle normatif pour un individu. Par exemple, le bourgeois gentilhomme de Molière prend comme groupe de référence l'aristocratie. Dans la vie sociale, il arrive assez souvent que des employés prennent comme groupe de référence celui des cadres qu'ils côtoient. Mais le groupe de référence peut également être « négatif » et servir de repoussoir : on s'opposera à tout ce qui vient de lui, par principe, et on adoptera alors une attitude inversée par rapport à la sienne (...)

Deux problèmes restent posés. D'abord qu'est-ce qui détermine un individu à prendre comme référence un autre groupe que celui auquel il appartient ? En fait, on peut distinguer deux cas de figure. Le premier correspond à une situation où l'individu se sent rejeté par les autres membres du groupe : il est donc conduit à chercher une reconnaissance sociale auprès d'un autre groupe. Le second correspond à une situation où l'individu se sent attiré par un autre groupe au sein duquel il espère être prochainement promu : l'adhésion aux normes du groupe a donc une fonction de socialisation anticipatrice à de nouvelles fonctions. Un second problème est celui du choix du groupe de référence.

                L'individu prendra généralement comme référence un groupe qui bénéficie d'un prestige plus grand que celui de son groupe d'appartenance mais qui reste cependant suffisamment proche de lui pour que le fossé entre les deux groupes ne soit pas infranchissable. Ces deux règles ne sont cependant pas intangibles. Un individu peut s'identifier à un groupe de référence de condition sociale inférieure à la sienne. Il en est ainsi, par exemple, de « l'intellectuel engagé » qui s'identifie à la classe ouvrière. Sa situation de classe le situe dans la bourgeoisie mais il adopte une position de classe différente, celle de la classe ouvrière (qui lui sert donc de groupe de référence). »

                D’après le Dictionnaire de sociologie, Jean Etienne.

De façon synthétique :

Groupe de référence

Raisons de sortir du groupe d’appartenance

  • Fonction comparative
  • Fonction normative
  • Mais peut avoir un effet négatif

 

  • Sentiment de rejet et recherche de reconnaissance
  • Attrait d’un groupe auquel l’individu espère appartenir

 

 

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